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Reconnaissance des végétaux : le concours national se prépare

En Aquitaine, cinquante-cinq lycéens, étudiants et apprentis ont participé au concours régional organisé par la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) et l'Unep (les entreprises du paysage). Les lauréats sont attendus à Lyon en décembre pour la compétition nationale.

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Le 14 septembre dernier, à Gradignan (33), le salon Aquiflor a inséré dans son programme un concours de reconnaissance des végétaux. Mis en place pour la première fois, ce temps fort est une initiative de l'Unep Aquitaine et de la FNPHP Sud-Ouest. Un courrier a été envoyé aux vingt-six établissements assurant la formation en horticulture (9) et en paysage (17) de la région Aquitaine. Chacun d'eux pouvait présenter jusqu'à trois candidats par catégorie.

Floriculture et paysage

À CHACUN SON CONCOURS

Le matin, treize élèves de quatre établissements ont participé aux épreuves d'horticulture florale (il n'y a pas eu d'inscrits en pépinière), sous la surveillance de Karine Tallès, chargée de mission pour la FNPHP, et d'un jury de trois professeurs, présidé par Emmanuel de Chaumont (Frimont Horticulture). Dans ce volet horticole, deux niveaux ont concouru : V (capa et bepa) et IV (bac pro et brevet professionnel).

L'après-midi, les travaux paysagers ont pris le relais avec quarante-deux élèves issus de onze écoles. Sous l'oeil d'Agnès Coton, déléguée régionale Aquitaine pour l'Unep, et d'un jury composé de professeurs et d'entrepreneurs du paysage, les candidats étaient répartis selon leur niveau : V (capa et bepa), IV (bac pro et brevet professionnel), et III (BTSA).

Tous avaient à donner les noms de genre et d'espèce en latin, le nom commun, la famille et, en bonus, le nom de cultivar de trente à quarante échantillons (variable selon les niveaux) dans un temps limité.

Un comité de pilotage s'était préalablement réuni pour sélectionner environ deux cents végétaux sur la liste officielle de la direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), en fonction des référentiels des diplômes. Les listes ont toutefois été ajustées pour tenir compte de la saison et de la disponibilité des plantes chez les producteurs. Les entreprises Bianchini International, Bruno Chatenoud EARL et Frimont Horticulture ont fourni les plantes pour la section « horticulture », et les pépinières Charentaises, du Sud- Ouest et Lafitte pour celle du « paysage ».

Notes et récompenses

LE MEILLEUR DÉCROCHE 36/40

Les lauréats de chaque catégorie ont reçu un billet pour une session d'accrobranche. Des livres, notamment sur les plantes, et des cadeaux de sponsors ont récompensé les trois premiers de chaque catégorie.

Gauthier Cambon, apprenti en BTS « aménagements paysagers » au CFA/CFPPA des Landes, à Heugas (40), a été particulièrement remarqué. Jugé comme le meilleur de tous les participants, il a obtenu une note globale de 36/40. La reconnaissance des arbres et arbustes lui a posé moins de problèmes que celle des vivaces. Gérald Allory, son professeur en aménagement paysager et reconnaissance des végétaux, attribue en partie ce succès à l'arboretum et à l'importante collection arbustive mise à la disposition des élèves dans son établissement pour travailler cette matière.

Un concours national

TOUS LES DEUX ANS AVEC PAYSALIA

« Pour une première édition, nous sommes satisfaits de la participation et du niveau », affirment les professionnels organisateurs. Les deux animatrices avouent quant à elles qu'il s'agit d'une manifestation « assez lourde à mettre en oeuvre. Nous allons probablement la renouveler tous les deux ans, l'année où se déroulera le concours national au salon Paysalia. » Pour l'heure, les primés aquitains ont reçu leur « passeport » pour Lyon. Le 8 décembre prochain, ils devront reconnaître vingt, trente ou quarante échantillons, selon le niveau de l'épreuve. Des échantillons respectant la saisonnalité, représentatifs et en bon état, présentés en rameaux ou en conteneurs. Feuilles, fruits secs... pourront les accompagner.

Reconnaissance et connaissance des végétaux

UN CRITÈRE D'EMBAUCHE

L'Unep a fait de la reconnaissance des végétaux un de ses chevaux de bataille, à l'instar de Catherine Muller, présidente du groupe technique tripartite Unep qui comprend des représentants du ministère de l'Agriculture, de syndicats de salariés et de l'Unep. Cette structure octroie et répartit les fonds libres ou la « part non affectée de la taxe d'apprentissage » à des projets menés principalement par les écoles dans le domaine du paysage. Catherine Muller cite la connaissance et la reconnaissance des végétaux parmi « les critères de sélection annuels » deux véritables enjeux pour la profession. Les projets sont examinés avec soin au regard de leur intérêt pédagogique pour les jeunes en formation. Un bilan des actions déjà financées sur les fonds reçus les années précédentes est exigé ».

« Depuis plusieurs années, de nombreux concours s'organisent dans les régions. Toutes les “régions Unep” en ont mis en place cette année (ou vont le faire dans les prochains jours), en partenariat avec la FNPHP et/ou avec des établissements de formation et de nombreux partenaires », explique Agnès Coton. Karine Tallès complète : « L'organisation commune FNPHP/Unep a été expérimentée dans d'autres régions, notamment en Bretagne, dans les Pays de la Loire, en Rhône-Alpes et en Île-de-France. Par ailleurs, la FNPHP est partie prenante du comité de pilotage au niveau national et fera partie du jury lors de la finale dans le cadre de Paysalia, à Lyon. Un relais d'informations est aussi en préparation et sera disponible sur le site internet de la FNPHP. »

Quel intérêt d'organiser de tels concours en marge des formations ? « Dans nos filières, le végétal est le fil conducteur de tous nos métiers et de toutes nos activités, soulignait Alain Courserant, pépiniériste à Bias, dans le Lot-et-Garonne (47), et président de l'union régionale Aquitaine de la FNPHP, durant la remise des prix du concours régional lors du salon Aquiflor. D'où l'importance primordiale de la reconnaissance des végétaux dans les compétences de nos salariés. C'est un critère déterminant d'embauche. Avoir des aptitudes dans ce domaine donne aussi une chance supplémentaire d'évoluer au sein des entreprises durant sa carrière. »

Michel Berbille, entrepreneur du paysage à Saint-Jean-de-Marsacq (40), président de l'Unep des Landes et vice-président régional engagé dans la commission régionale pour l'emploi et la formation, ajoutait quant à lui : « La reconnaissance et la connaissance des végétaux sont pour nos métiers un acte essentiel à valoriser. Les jeunes insuffisamment sensibilisés et formés dans ce domaine se trouveront vite désarmés. Ils auront du mal à s'acquitter de certaines tâches dans nos entreprises. Le concours porte sur deux aspects que sont la reconnaissance botanique et la dénomination. Il insiste moins sur une autre notion, essentielle à mes yeux : les exigences d'une plante en termes de sol, de lumière, de température... Elle est primordiale pour savoir judicieusement adapter les végétaux au milieu dans lequel on souhaite les implanter. »

Odile Maillard

Paysalia se déroule du mardi 6 au jeudi 8 décembre 2011, à Lyon Eurexpo. Le 6 décembre, de 9 h à 21 h. Les 7 et 8 décembre, de 9 h à 18 h. Soirée exposants/visiteurs : le mercredi 7 décembre, à partir de 20 h.

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